Carte - L'artificialisation des espaces

Décembre 2023

 

La Vallée de la Seine est un espace considérablement artificialisé en raison de son importante densité démographique et économique. L’anthropisation des espaces y est très ancienne. Elle hérite de façons de fabriquer l’espace urbain qui ont bousculé les équilibres naturels, en particulier à partir des Trente Glorieuses, période où l’extension urbaine a porté un developpement urbain conséquent. Entrant dans l’ère de la troisième révolution industrielle, la Vallée de la Seine est confrontée à des défis environnementaux et économiques en rupture avec cet héritage. La reconfiguration spatiale des fonctions économiques et résidentielles et la réduction de leurs empreintes environnementales sont depuis au coeur des réflexions planificatrices et urbanistiques des territoires. Ceci rend par conséquent nécessaire l’optimisation foncière au sein des espaces urbains existants, notamment via la requalification des espaces de friche et la densification des tissus urbains.

 

 

Espace agricole majeur grâce aux remarquables qualités agronomiques de ses terres, trois quarts de la surface de la Vallée de la Seine est à vocation agricole. C’est également un espace fortement urbanisé avec 11 % d’espaces artificialisés, soit environ deux fois plus qu’au niveau national. L’écart est prononcé entre la partie francilienne et normande (respectivement 7 % et 32 % d’espaces artificialisés). Entre 2012 et 2018, les surfaces artificialisées ont augmenté de 5 % (Corine Land Cover). La pression sur les espaces agricoles et naturels est par conséquent importante. Cependant, les territoires se sont en parallèle engagés dans des démarches de renaturation dans l’optique notamment d’améliorer la qualité de vie des populations en favorisant l’accessibilité aux espaces naturels. Lorsque ces phénomènes sont appréhendés à un niveau communal, sur une période de 5 ans, un portrait plus nuancé se dessine.


Une proportion considérable de communes, environ un tiers, se caractérise par une hausse notable de leurs surfaces artificialisées (supérieure à 2 %). On constate cependant que cette tendance est plus forte en Normandie (34 % des communes) qu’en Île-de-France (27 %). Cela est encore plus significatif quand on se concentre sur les communes présentant une artificialisation forte sur la période (supérieure à +8 %). Seulement 2 % des communes franciliennes présentent une dynamique soutenue en matière d’artificialisation, contre 18 % sur la partie normande. Ceci met en exergue la saturation urbaine des territoires franciliens tout comme la périurbanisation et la densification en aval de la Seine. Ce phénomène se confirme par le fait que la plupart des communes ayant les dynamiques les plus soutenues en matière d’artificialisation ont un faible niveau d’artificialisation, inférieur à 20 % de la surface communale pour 92 % d’entre elles. Elle traduit aussi l’importance de la planification dans ce domaine : SDRIF approuvé en 2013 en Île-de-France et SRADDET approuvé en 2020 en Normandie.


60 % des communes sont peu urbanisées (moins de 20 % de leur territoire) et présentent des dynamiques d’artificialisation relativement faibles, avec en moyenne une augmentation de 2 % des surfaces artificialisées sur 5 années. Dans certains cas, on constate même une progression des espaces naturels, agricoles et forestiers au détriment de l’artificialisation des sols.

 

 

 

 

Cette carte est issue de l'atlas Quelle(s) vallée(s) de la Seine en 2040 ? Enjeux et défis d'un territoire d'ambition publié en octobre 2020 par la coopération des agences d'urbanisme de la Vallée de la Seine.

 

MÉTHODOLOGIE

À l’heure actuelle, aucun référentiel unique en matière d’occupation des sols n’est disponible sur l’ensemble du périmètre. Le choix a donc été fait d’utiliser des sources mobilisables, disposant du même pas de temps (5 ans) et ayant un niveau de précision similaire, pour la construction des typologies territoriales, soit OSCOM (Observatoire des surfaces à l’échelle communale – DRAAF) pour la partie normande et le MOS (Mode d’Occupation du Sol – Institut Paris Région) pour l’Île-de-France.

La typologie présentée ici résulte d’une observation conjointe des dynamiques en matière d’artificialisation et du niveau d’artificialisation des communes au début de la période étudiée (supérieur ou inférieur à 20 %). Elle est construite à partir du croisement de trois indicateurs : le taux d’artificialisation des communes, le taux de variation des surfaces urbanisées et le taux de variation des espaces naturels, agricoles et forestiers.


Est considéré ici comme espace artificialisé tout espace autre que naturel, agricole, forestier ou en eau, imperméabilisé ou non.
Espaces artificialisés : postes 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 du MOS et 11, 12, 13, 14 et 15 d’OSCOM.
Espaces non artificialisés : postes 1, 2, 3 et 4 du MOS et 21, 22, 23, 24, 31, 32 et 51 d’OSCOM.


Source : OSCOM, MOS IdF