Carte - Les dynamiques d'emploi par sphère économique

Décembre 2023

 

La Vallée de la Seine est un espace économique majeur en France et à l’échelle européenne. En termes de localisation, les activités sont très concentrées en Île-de-France, en particulier les fonctions supérieures qui tirent l’économie. Sur le territoire, la Normandie apparaît comme un espace productif et résidentiel vivant dans l’aire d’influence de Paris. Très diversifiées, les activités se situent majoritairement dans les villes normandes qui maillent le territoire — en premier lieu Caen, Rouen et Le Havre — le long de l’Axe Seine et sur le littoral touristique. Bouleversant les équilibres, la métropolisation transforme le tissu productif et génère une évolution différenciée des emplois sur le territoire.

 

 

Espace économique de dimension internationale, la Vallée de la Seine compte 6 millions d’emplois en 20191 (21 % du total national). Les activités sont très concentrées en Île-de-France, d’abord à Paris (un tiers du total des emplois). Côté Normandie, les trois principaux bassins que sont Caen, Rouen et Le Havre sont relayés par un maillage de villes moyennes et petites. Les activités se déploient aussi le long de la Seine, espace au caractère industriel et logistique affirmé, et sur le littoral du fait de son attractivité touristique.


Les activités productives sont proportionnellement plus présentes dans la Vallée de la Seine qu’en moyenne en France et affichent un réel dynamisme en dépit de la concurrence mondiale. Elles emploient 37 % des actifs (34 % au niveau national) en raison de la richesse et du potentiel de l’écosystème économique. Les effectifs y ont progressé globalement de près de 20 000 emplois entre 2011 et 2016, avec cependant des disparités territoriales. La croissance concerne surtout l’Île-de-France, dont Paris et les Hauts-de-Seine ainsi que quelques bassins et sites industriels dynamiques en Normandie. Loin des villes, les espaces ruraux sont largement touchés par la désindustrialisation.


Toutefois, l’économie de la Vallée de la Seine répond d’abord aux besoins des populations qui y sont présentes. En 2016, près des deux tiers des emplois s’exercent dans la sphère présentielle qui contribue à la qualité de vie locale (commerce, services privés et publics). L’emploi présentiel a cependant reculé de 15 000 emplois entre 2011 et 2016, de manière également différenciée. Il se développe plutôt dans les espaces en croissance démographique ou attractifs sur le plan touristique et se replie au contraire dans les territoires ruraux éloignés et dans les bassins économiques en difficulté. Dans les espaces urbains, l’aménagement de zones commerciales et tertiaires en périphérie affecte l’activité en centre-ville dans le commerce de proximité et les services aux habitants.


La carte présente le profil économique dominant des communes et leur dynamisme en matière d’emploi. L’économie présentielle domine dans la plupart des communes, y compris dans celles qui concentrent en volume les activités productives. En Normandie, nombre de communes rurales se démarquent par la part d’emplois productifs dans leur économie du fait de l’importance des activités agricoles et industrielles présentes. Les baisses observées dans de nombreux endroits révèlent la fragilité de leur tissu productif.

 

REPRISE DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE


La crise de 2008 a fortement ébranlé l’économie. La Vallée de la Seine a mis 8 ans avant de retrouver son niveau d’emploi salarié d’avant la crise, les gains en Île-de-France compensant les pertes en Normandie2. Depuis, la croissance est repartie. Plus de 250 000 emplois salariés ont ainsi été créés entre 2016 et 2019 (+ 5 %), dont 230 000 en Île-de-France. Près de la moitié des créations d’emplois se situent dans la seule ville de Paris, la Normandie affichant une faible progression. Le tertiaire marchand est le moteur principal de la croissance. Les effectifs sont en léger repli dans l’industrie, les dynamiques de réindustrialisation à l’oeuvre compensant les destructions d’emplois liées aux restructurations industrielles. En 2020, la reprise économique devrait cesser, la crise sanitaire du COVID-19 ayant provoqué un coup d’arrêt sur l’activité et l’emploi.

1 Source : INSEE, estimation d’emploi au 1er janvier 2019.
2 Source : ACOSS-URSSAF, DARES, INSEE, estimations trimestrielles.

 

 

 

Cette carte est issue de l'atlas Quelle(s) vallée(s) de la Seine en 2040 ? Enjeux et défis d'un territoire d'ambition publié en octobre 2020 par la coopération des agences d'urbanisme de la Vallée de la Seine.

 

MÉTHODOLOGIE

Les activités économiques sont dissociées en deux catégories en fonction de leur finalité et du degré d’ouverture des marchés. La sphère productive regroupe les activités qui produisent des biens consommés majoritairement sur des marchés extérieurs au territoire et les activités de services tournées principalement vers les entreprises correspondantes.

Dans une logique de compétitivité, les entreprises se localisent en fonction du coût du foncier et de l’immobilier, de la pression fiscale, de la qualité de la main d’oeuvre et de la densité du tissu productif local afin d’améliorer et d’optimiser leur capacité de production. La sphère présentielle regroupe les activités dont la vocation première est la satisfaction des besoins des habitants et des personnes intermittentes ou de passage (tourisme et villégiature). Réparties de façon assez homogène sur l’ensemble du territoire, ces activités se localisent plutôt en fonction de la proximité et de la densité de la population.

L’indicateur couple ici deux informations : la sphère économique dominante (productive ou présentielle) et l’évolution de l’emploi correspondant entre 2011 et 2016.


Source : Insee, recensement de la population, 2011 et 2016