Carte - Les migrations pendulaires

Décembre 2023

 

Aujourd’hui, les trajets aller et retour entre le domicile et le lieu de travail, appelés « migrations pendulaires », ne représentent plus environ qu’un quart des motifs de déplacements des habitants. Ils sont pourtant suffisamment massifs et concentrés dans le temps — les fameuses heures de pointe, du matin et du soir — pour constituer la base quantitative du dimensionnement des infrastructures qui leur sont nécessaires. Le recensement de l’INSEE permet de connaître le lieu de résidence et de travail des actifs qui se déplacent, mais également les modes de transport utilisés. Dans la Vallée de la Seine, les habitants se déplacent beaucoup des espaces périurbains vers les pôles d’emplois, et d’autant plus en automobile, que l’offre en transports collectifs est faible et l’offre d’emplois diffuse sur le territoire.

 

 

Les habitants de la Vallée de la Seine, en dehors de Paris et la petite couronne, sont très nombreux à quitter leur EPCI pour aller travailler. Ils sont 47 % à le faire contre seulement 32 % à l’échelle nationale (19,5 % en intégrant Paris et la petite couronne).


Cette relative « longue portée » des migrations pendulaires s’explique par une forte concentration de l’emploi dans les principaux centres urbains : à Paris et sa banlieue d’abord, mais aussi dans les trois principales villes de Normandie : Caen, le Havre, Rouen. C’est aussi le cas pour les villes siège de préfecture que sont Évreux et Saint-Lô. Dieppe (76) et la Côte Fleurie (14) entrent dans la catégorie de ces territoires attractifs, mais avec des volumes moindres.


D’autres villes moyennes structurent des bassins d’emplois plus autonomes, peu attractifs, mais peu émetteurs de migrants alternants. C’est le cas du Cotentin, de l’Intercom de la Vire au Noireau, du Sud-Manche (Avranches et Granville) et de Lisieux Normandie.
Les autres EPCI, forment une troisième catégorie de territoires. Ceux-ci sont fortement émetteurs d’actifs vers des pôles d’emplois extérieurs à leurs propres limites. Ces intercommunalités sont à proprement parler périurbaines et, pour la plupart, métropolisées.


Les modes de transports utilisés pour ces migrations séparent deux espaces : d’une part, les EPCI franciliens et les EPCI normands appartenant pour partie à l’aire urbaine de Paris, et d’autre part, les autres EPCI normands.
Ces derniers se caractérisent par un usage très marqué de l’automobile (pour plus des deux tiers des trajets pendulaires). Dans cet espace, seuls les territoires desservis par le train (TER ou Intercités), notamment les trois grandes villes normandes, arrivent à capter entre un quart et un tiers des migrants alternants par les transports en commun.


Au sein de l’aire urbaine de Paris, l’usage de l’automobile n’est minoritaire que dans Paris, en petite couronne et le long de la Vallée de la Seine jusqu’à Mantes. En dépit d’une offre ferroviaire développée, les migrations pendulaires des EPCI du Val d’Oise, du sud des Yvelines et de l’est de l’Eure vers l’extérieur de leurs limites, s’effectuent pour plus des deux tiers en voiture.

 

 

 

 

Cette carte est issue de l'atlas Quelle(s) vallée(s) de la Seine en 2040 ? Enjeux et défis d'un territoire d'ambition publié en octobre 2020 par la coopération des agences d'urbanisme de la Vallée de la Seine.

 

MÉTHODOLOGIE

La typologie met en exergue les échanges domicile-travail des EPCI de la Vallée de la Seine.

À partir des données mobilités professionnelles du recensement de la population, elle couple les flux pendulaires entre EPCI et l’usage de la voiture. La typologie a été construite à partir des indicateurs suivants : le solde des actifs entrants et sortants, l’intensité des échanges pendulaires (ratio des actifs entrants et sortants ramené au nombre d’actifs occupés de l’EPCI) et l’usage de la voiture par les actifs résidents. L’usage de la voiture est considéré comme « fort » si les deux tiers des déplacements domicile-travail se font en automobile et « très fort » si le seuil dépasse les 80 %.


Source : Insee, recensement de la population 2016